SMIC, réforme des retraites, hausse des impôts, déficit public, santé, forces de l’ordre : les annonces majeures de Michel Barnier
Publié leCe mardi, Michel Barnier, nouveau Premier ministre, a présenté sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale. Retour sur les principales mesures évoquées par le chef du gouvernement.
Imperturbable malgré le chahut dans l’hémicycle, malgré les protestations, malgré que les députés LFI aient brandi leurs cartes d’électeur en signe de protestation contre la nomination de ce premier ministre venu de la droite, Michel Barnier a livré un discours de politique générale mesuré, et sans grandes surprises, le mardi 1er octobre. Voici un aperçu des principales mesures envisagées qui pourraient impacter la vie quotidienne des Français.
Augmentation du SMIC à partir du 1er novembre
Le salaire minimum de croissance (SMIC) sera revalorisé de 2 % dès le 1er novembre, soit deux mois avant la date habituelle du 1er janvier, a annoncé le Premier ministre. Actuellement, le SMIC s’élève à 1 766,92 € brut, correspondant à environ 1 398,7 € net.
Négociations salariales dans certaines branches professionnelles
Certaines branches professionnelles continuent d’avoir des minima salariaux en dessous du SMIC, ce que Michel Barnier juge inacceptable. Il a ainsi appelé à des négociations rapides pour remédier à cette situation, afin que tous les salariés concernés puissent percevoir le SMIC.
Adaptation de la réforme des retraites
Le Premier ministre a confirmé qu’il n’envisageait pas de revenir sur la réforme des retraites adoptée le 14 avril 2023, qui repousse l’âge de départ de 62 à 64 ans. Toutefois, il a reconnu l’importance de réfléchir à des ajustements concernant la retraite progressive, l’usure professionnelle, et l’égalité femmes-hommes. Il a ainsi proposé aux partenaires sociaux d’envisager des aménagements « raisonnables et justes » de cette loi.
Discussions sur l’emploi des seniors et l’assurance chômage
Barnier a également exprimé sa confiance dans les syndicats et les organisations patronales pour entamer des discussions sur l’emploi des seniors et l’indemnisation chômage. Il souhaite renouer un dialogue social constructif, affirmant avoir rencontré les partenaires sociaux pour initier un échange constructif et exigeant.
Création d’un livret d’épargne dédié à l’industrie
Dans le but de soutenir l’industrie française, Michel Barnier a annoncé la création d’un livret d’épargne spécifiquement destiné à financer ce secteur. Cette mesure s’inscrit dans une volonté de renforcer l’ambition industrielle du pays.
Mesures pour répondre à la crise du logement
Pour pallier la crise du logement, le gouvernement envisage des mesures rapides en faveur de l’investissement locatif et de l’accession à la propriété, avec notamment une extension du prêt à taux zéro pour les primo-accédants. De plus, les loyers dans le parc social pourraient être réajustés en fonction des ressources des locataires, conformément à une mesure du projet de loi sur l’offre de logements abordables.
Hausse ciblée des impôts
Le 1er ministre a précisé qu’il défend un tiers de hausse des impôts, deux tiers de baisse des dépenses pour freiner le dérapage budgétaire. Dans un effort « temporaire et ciblé », Michel Barnier a donc évoqué la mise en place d’une contribution exceptionnelle pour les Français les plus aisés, en parallèle de la fiscalité déjà existante sur les hauts revenus. Les entreprises réalisant d’importants bénéfices seront également mises à contribution pour participer à l’effort de redressement collectif.
Réduction des dépenses publiques
Le Premier ministre a également mis l’accent sur la nécessité de réduire le double endettement de la France, tant budgétaire qu’écologique. Il a rappelé que la dette publique dépasse 3 200 milliards d’euros, et que le déficit pour 2024 devrait excéder 6 % du PIB. L’objectif est de ramener ce déficit à 5 % en 2025, puis à 3 % en 2029, principalement en réduisant les dépenses publiques, bien que le détail de ces coupes n’ait pas été précisé.
Lutte contre les déserts médicaux et la pénurie de soignants
Parmi les priorités du gouvernement figure la lutte contre les déserts médicaux et la pénurie de professionnels de santé. Un programme baptisé Hippocrate permettra aux internes, français et étrangers, de s’engager volontairement dans les zones manquant de médecins, avec le soutien de l’État et des collectivités. De nouvelles compétences seront attribuées aux infirmiers, pharmaciens et kinésithérapeutes dans la prise en charge des patients.
La santé mentale, « grande cause nationale » en 2025
Michel Barnier a déclaré vouloir faire de la santé mentale une « grande cause nationale » pour 2025, soulignant que cette problématique touche un Français sur cinq, avec des conséquences importantes pour les proches des personnes concernées.
Renforcement des forces de l’ordre et durcissement de la répression
Pour renforcer la présence des forces de l’ordre, les policiers et gendarmes verront leurs tâches administratives allégées, afin d’être davantage sur le terrain. Des peines de prison courtes et immédiatement exécutées seront proposées pour certains délits, tandis que les conditions d’octroi du sursis et de réduction de peine seront révisées. Le Premier ministre a également annoncé la création de nouvelles places de prison et l’ouverture d’établissements pour les courtes peines. Par ailleurs, la possibilité de mettre en place une comparution immédiate pour les mineurs récidivistes âgés de plus de 16 ans est à l’étude.
Réforme du scrutin proportionnel et consultation citoyenne
Enfin, le Premier ministre s’est montré ouvert à une réflexion sur l’introduction du scrutin proportionnel aux élections législatives. Il a aussi annoncé la mise en place d’une « journée nationale de consultation citoyenne » régulière, durant laquelle les collectivités pourront organiser des débats et consulter directement les citoyens sur divers sujets.
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Dans l’ensemble, le Premier ministre est resté très flou dans ses annonces, ne chiffrant pas la plupart des mesures, comme par exemple pour les impôts. Il a été plus dans le détail sur la méthode, revendiquant vouloir faire du « dialogue et de la culture du compromis » la marque de fabrique de son gouvernement, en référence à l’ancien président du conseil Pierre Mendès France (1954-1955) et à l’ancien premier ministre Michel Rocard (1988-1991).
Et comme une critique en creux de la manière de gouverner précédemment, il a déclaré : « Nous avons besoin d’écoute, de respect et de dialogue ». A la CFDT, nous n’attendons que ça. A voir très rapidement dans les faits.
Les députés LFI brandissent leurs cartes d’électeur |
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Images : captures chaine LCP
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