« Sens du Service Public » estime les pertes salariales entrainées par la hausse des jours de carence et la baisse du taux de remplacement en cas de maladie
Publié leLe groupe de réflexion (think tank) « Sens du Service Public » vient d’estimer l’impact de la hausse du nombre de jours de carence et l’abaissement du taux de remplacement de la rémunération en cas d’arrêt maladie de courte durée pour les fonctionnaires.
Le gouvernement propose pour 2025 d’imposer aux fonctionnaires deux jours de carence supplémentaires en cas d’arrêt maladie, impliquant deux jours non rémunérés. De plus, l’indemnisation des arrêts maladie serait réduite à 90 % du traitement indiciaire, contre 100 % actuellement. L’association Le Sens du service public critique ces mesures, estimant qu’elles sont punitives et inefficaces, visant principalement à économiser 1,2 milliard d’euros.
Elle souligne que l’instauration d’une journée de carence en 2018 n’a pas diminué l’absentéisme, mais a allongé la durée des arrêts. Ces nouvelles mesures entraîneraient une perte de pouvoir d’achat en cas de trois jours de carence, et réduiraient l’attractivité des métiers publics.
Pour des maladies ordinaires, Le Sens du Service public a calculé les pertes salariales selon les annonces du Ministre de la fonction publique, Guillaume Kasbarian.
Avec 3 jours de carence + 10% du traitement indiciaire en moins, pour un agent de catégorie C avec 20 ans d’ancienneté (selon le référentiel des durées des arrêts de travail de l’Assurance Maladie) :
- Une Otite moyenne aiguë, Gastro-entérite et Angine : – 201 € bruts (10% du traitement indiciaire brut en moins) ;
- Une Bronchite : – 208 € bruts (10,33% du traitement indiciaire brut en moins) ;
- Une Grippe saisonnière : – 215 € bruts (10,68% du traitement indiciaire brut en moins) ;
- Une Entorse grave de la cheville : – 278 € bruts (13,81% du traitement indiciaire brut en moins).
Dans un communiqué de presse, l’association rappelle que 36 % des agents de la fonction publique ont plus de 50 ans (2 052 000 agents), et que l’âge moyen y est de 44 ans contre 41 ans dans le secteur privé. De plus, 63 % des effectifs de la fonction publique sont des femmes, qui seraient donc particulièrement touchées par ces mesures. Enfin, elle rappelle que, contrairement au privé, les jours de carence ne peuvent pas être compensés par des accords collectifs.
Le Sens du service public appelle le gouvernement à renoncer à ces amendements budgétaires et propose un vrai débat sur la prévention de l’usure professionnelle et de l’absentéisme, en privilégiant des mesures justes et adaptées aux réalités de la fonction publique.
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Pour aller plus loin :
Notre article du 30-10-24 : Les fonctionnaires ? Pas un coût, une richesse !
Notre article du 30-10-24 : L’intersyndicale Fonction publique interpelle le ministre Guillaume Kasbarian
Notre article du 29-10-24 : Projet de budget : des mesures d’économies ciblant les arrêts maladie des fonctionnaires
Notre article du 28-10-24 : Budget : le gouvernement choisit la stigmatisation
Notre article du 28-10-24 : La GIPA ne sera pas versée aux fonctionnaires cette année !
Notre article du 24-10-24 : L’avenir de la fonction publique ne peut passer par une loi conflictuelle
Notre article du 09-09-24 : Des mesures drastiques pour réduire les arrêts de travail des agents publics ?
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