Retraite : un léger déficit prévu à moyen et long terme
Publié leLe rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites (COR) est toujours un document très attendu. Il permet de dresser un état des lieux partagé des retraites jusqu’en 2070 – en l’occurrence, des projections sur lesquelles il est possible de s’appuyer pour piloter le système.
Le rapport de 2024, rendu public le 13 juin, s’inscrit donc dans la continuité du rapport de 2023. Selon les hypothèses prises par le COR en matière d’espérance de vie, de gain de productivité et en tenant compte de la réforme des retraites (notamment du fait du décalage progressif de l’âge de départ), il se produirait un déficit à l’horizon 2030 équivalent à 0,4 % du PIB. Un taux en augmentation par rapport à ce qu’avançait le rapport de 2023, lequel estimait le déficit à 0,2 % du PIB. Cet écart est dû aux revalorisations des pensions afin de tenir compte de l’inflation. Les estimations à l’horizon 2070 correspondent, quant à elles, à un possible déficit équivalent à 0,8 % du BIB – un taux qui n’a pas changé par rapport à l’édition 2023.
Autrement dit, le système accuse un déficit… dont le montant est loin d’être catastrophique. De plus, le déficit est presque constant à long terme, ce qui signifie que le système des retraites ne se trouve pas dans une spirale incontrôlable sur le plan financier – comme ce fut le cas en 2010 ou 2014.
Un problème des ressources, pas de coûts
La faiblesse du système français est, de fait, connue : le faible taux d’emploi des seniors. « Notre système n’a pas un problème de coûts mais bien un problème de ressources, affirme Thibaut Sellier, secrétaire confédéral chargé des retraites. Ce rapport a le mérite, chaque année, de rappeler au gouvernement l’urgence de travailler sur l’emploi des seniors. C’est bien dans ce domaine que nous avons des marges de manœuvre. Il ne servirait à rien de durcir de nouveau les règles si le monde du travail continue d’exclure une grande partie des salariés seniors. »
Si le sujet se révèle complexe, il est une certitude : la France doit progresser en matière d’organisation et de conditions de travail. La CFDT s’est toujours déclarée prête à en discuter ; le patronat, lui, est nettement moins allant sur la question.
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D’après l’article initialement publié par Syndicalisme hebdo
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