Réforme des retraites : l’âge légal de départ à 64 ans va-t-il être supprimé ?
Publié leLe Premier ministre, François Bayrou, a commencé à recevoir les organisations syndicales en bilatérale. Mardi 7 janvier, après le Medef, une délégation de la CFDT, conduite par la secrétaire générale Marylise Léon, a été reçue à Matignon. Mercredi, c’était au tour de la CPME, puis de la CGT, suivies, dans les jours suivants, par FO, la CFE-CGC, la C2P et la CFTC.
Réforme des retraites :
Parmi les sujets abordés, figure la réforme des retraites, qui demeure impopulaire auprès d’une majorité de Français.
Depuis l’arrivée de François Bayrou à Matignon, le gouvernement semble prêt à rouvrir le débat sur cette réforme et sur l’âge légal de départ, fixé à 64 ans depuis septembre 2023. À l’issue de l’entretien de mardi à Matignon, la secrétaire générale de la CFDT a affirmé que le Premier ministre n’a « aucun tabou » sur le thème des retraites, « y compris sur l’âge légal« , a rapporté Marylise Léon, citée par l’AFP. Le syndicat estime que « le sujet » de l’âge minimal de départ « doit être rouvert avec toutes les possibilités envisageables en matière de financement« , a-t-elle ajouté.
Mardi 7 janvier 2025 – Sortie de Matignon : « y compris sur l’âge légal » ( vidéo de 31 secondes)
Malgré cette ouverture apparente, le gouvernement reste prudent. Plutôt qu’une suspension de la réforme, Bayrou privilégie une « reprise » du dialogue sans remise en cause des fondements de la réforme. Il souhaite accorder neuf mois aux partenaires sociaux et aux partis politiques pour proposer des ajustements. Toutefois, cette approche rappelle celle de l’ancien Premier ministre Michel Barnier, qui avait mis l’accent sur la pénibilité et les droits des femmes sans modifier l’âge de départ.
Les syndicats se montrent réservés. Ils craignent une stratégie visant à les impliquer dans une négociation sans réelle possibilité de revenir sur l’âge de départ fixé à 64 ans. De son côté, la gauche politique est divisée : si le Parti socialiste semble disposé à discuter, La France insoumise refuse toute concession et exige l’abrogation pure et simple de la réforme.
François Bayrou pourrait chercher à tirer parti de la situation en accordant des « concessions remarquables » (demande d’Olivier Faure – PS) sur l’âge légal, ce qui lui permettrait d’éviter une censure parlementaire et, dans le même temps, d’affaiblir le Nouveau Front populaire en exacerbant ses divisions. Cependant, toute modification pourrait engendrer un déséquilibre budgétaire, comme le souligne le Conseil d’orientation des retraites (COR), qui alerte sur un déficit croissant du système de retraite.
Le Premier ministre aura l’opportunité de clarifier sa position le 14 janvier lors de sa déclaration de politique générale. Les attentes sont fortes du côté des syndicats et de l’opposition, mais aussi des citoyens préoccupés par l’avenir de leur retraite. La question essentielle demeure : le gouvernement est-il réellement prêt à modifier la réforme, ou s’agit-il d’un simple ajustement de façade ?
Les revendications de la CFDT :
La délégation de la CFDT, composée de Marylise Léon, Jocelyne Cabanal, Isabelle Mercier et Yvan Ricordeau, a rencontré le Premier ministre mardi 7 janvier après-midi. Cette rencontre a été l’occasion de lui présenter les revendications de la CFDT pour répondre aux attentes des salariés et des agents publics. Parmi les sujets en attente de réponses depuis plusieurs mois figurent : les salaires et la rémunération, la qualité des services publics, la transition écologique, le travail et l’emploi, le dialogue social, la fiscalité et la jeunesse, etc … Il est urgent d’agir et de prendre des décisions pour relever ces défis.
Mardi 7 janvier 2025 – Sortie de Matignon : « … une extrême défiance vis à vis des responsables politiques» (Vidéo de 58 secondes)
La CFDT est prête et dispose de revendications précises, que vous retrouverez dans le dossier « Revendications CFDT » ci-dessous, notamment en ce qui concerne les services publics et leurs agents.
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