Reconfinement : allier la nécessaire protection sanitaire et l’exigence de protection sociale
Publié leReconfinement : allier la nécessaire protection sanitaire et l’exigence de protection sociale (29-10-20)
La CFDT prend acte des décisions annoncées par le président de la République le 28 octobre. Pour la Confédération, si « la gravité de la situation nécessite la responsabilité de chacun et le respect des mesures annoncées, tout doit être mis en œuvre pour freiner l’épidémie et permettre aux équipes soignantes d’accomplir leurs missions. »
Les leçons du printemps doivent être retenues. Le dialogue social doit guider la mise en œuvre concrète des dernières mesures de protection sanitaire pour garantir leur efficacité et éviter toutes conséquences injustes pour les travailleurs du public et du privé.
La CFDT exige que les CSE et les instances de dialogue social dans les fonctions publiques soient réunies au plus vite pour que la poursuite du travail en présentiel ou en télétravail se fasse dans le respect des travailleurs.
Depuis huit mois, nous traversons une période totalement inédite. Les travailleurs n’en sont nullement responsables. Ils ne doivent pas en être les premières victimes. Les dispositifs destinés à protéger les emplois et les revenus et à sauver les compétences d’une crise économique dont l’échéance est incertaine, doivent être tous reconduits sans exception. Le télétravail doit être généralisé partout où c’est possible. Il est de la responsabilité de tous de créer les conditions optimales de sa mise en œuvre.
La solidarité envers les plus fragiles, souvent les plus exposés, doit également commander l’action du gouvernement et des collectivités territoriales.
Les travailleurs de seconde ligne indispensables à la vie quotidienne de l’ensemble de la population, ne peuvent plus vivre de promesses. La reconnaissance de leurs fonctions et la revalorisation de leurs métiers sont urgentes. La mission évoquée lundi lors de la conférence sociale organisée à Matignon doit aboutir au plus vite sur la base des propositions que la CFDT a formulées depuis le début de la crise.
Les personnes les plus précaires, celles qui ont basculé ou sont sur le point de basculer dans la pauvreté, doivent être davantage aidées et accompagnées. Le versement de primes ponctuelles, aussi important soit-il, n’est pas suffisant. La CFDT réitère sa demande d’augmentation des minima sociaux et d’ouverture du RSA aux moins de 25 ans.
La CFDT demande que l’écoute et la concertation soient redoublées à tous les niveaux – national, territorial, dans les branches —. Discuter, échanger, se confronter n’a jamais freiné l’action. Dans la société fracturée que nous connaissons, où l’unité est plus que jamais menacée, il s’agit d’un enjeu démocratique. Cette responsabilité incombe à tous les acteurs, politiques, économiques et sociaux.
La CFDT appelle au respect des mesures pour stopper la dégradation sanitaire. Elle s’engagera résolument, dans le même temps, pour que leurs conséquences économiques et sociales soient combattues dans un esprit de justice et avec détermination.
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Télétravail 5 jours sur 5 dans les administrations :
Vous trouverez ci-dessous et en pièce jointe l’article d’Acteurs Publics (29-10-20 par Bastien Scordia) relatif à un TELETRAVAIL 5 jours sur 5, quand c’est possible, dans les administrations de la Fonction Publique.
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» Reconfinement : l’exécutif appelle au télétravail 5 jours/ 5, si possible, dans les administrations publiques «
Par Bastien Scordia (Acteurs Publics du 29-10-20)
“Dans les administrations publiques, pour tous les agents dont les missions peuvent être totalement ou principalement exercées à distance, le télétravail se fera 5 jours sur 5”, a déclaré le Premier ministre, Jean Castex, jeudi 29 octobre. Pour les autres agents, c’est la poursuite d’activité sur site qui semble privilégiée. À la différence du confinement du printemps, en effet, l’exécutif a retenu le principe d’une large poursuite de l’activité, y compris dans le secteur public.
Avec l’annonce du reconfinement, l’exécutif appelle à donner un véritable coup de collier au télétravail. “Partout où c’est possible, le télétravail sera à nouveau généralisé”, a ainsi déclaré le chef de l’État, Emmanuel Macron, lors de son adresse aux Français, mercredi 28 octobre. “Le recours au télétravail doit être le plus massif possible”, a poursuivi le Premier ministre, Jean Castex, lors de sa déclaration devant l’Assemblée nationale ce jeudi 29 octobre. Un appel au développement du télétravail qui concerne le secteur privé comme la fonction publique.
“Dans les administrations publiques, pour tous les agents dont les missions peuvent être totalement ou principalement exercées à distance, le télétravail se fera 5 jours sur 5”, a ainsi développé le chef du gouvernement devant les députés. Jusqu’à ce jour, l’exécutif recommandait deux à trois jours de télétravail dans les zones d’alerte renforcée et maximale notamment [cliquez ici pour consulter notre article sur le sujet].
Les guichets resteront ouverts
Pour les autres agents publics, “ceux pour qui le télétravail n’est pas possible et dont les activités resteront autorisées”, des attestations dérogatoires “permettront de poursuivre l’activité”, a expliqué Jean Castex. Sur site donc.
Une incertitude demeure néanmoins quant au champ des services publics concernés par ce large recours au télétravail. À la différence du confinement du printemps, marqué par la fermeture des services publics, le président de la République a en effet souligné que l’activité du pays “continuera avec plus d’intensité”. “Les guichets des services publics resteront ouverts”, tout comme les établissements scolaires, a ainsi annoncé Emmanuel Macron. Ce que le Premier ministre a confirmé aux députés sans plus de détails : “Comme tous nos grands services publics, l’éducation nationale doit continuer à fonctionner.”
Circulaire à venir
Selon nos informations, le ministère de la Transformation et de la Fonction publiques doit rapidement donner des instructions aux ministères sur la démarche à suivre en termes de télétravail et plus précisément sur la nouvelle règle des 5 jours. Une circulaire, probablement, où sera notamment abordée la question des autorisations spéciales d’absence (ASA).
“Ceux qui pourront être entre ASA sont les agents qui ont des missions non télétravaillables et qui sont soit concernés par des gardes d’enfants, soit cas contacts à risque, soient considérés comme des agents vulnérables”, explique-t-on dans l’entourage de la ministre Amélie de Montchalin. Dans le cas contraire, les agents “devront travailler”, ajoute-t-on en précisant que les services publics « resteront ouverts » avec des modalités d’adaptation selon les secteurs, notamment en matière d’accueil du public.
De nouvelles règles pour les agents vulnérables depuis mi-octobrePar une ordonnance du 15 octobre, le Conseil d’État a suspendu les critères de vulnérabilité choisis par le gouvernement ouvrant droit au chômage partiel dans le secteur privé et aux autorisations spéciales d’absence dans la fonction publique, lorsque le télétravail n’est pas possible. La liste de ces critères avait été réduite à 4 pathologies par un décret publié fin août, alors que 11 pathologies étaient auparavant éligibles depuis le mois de mai. Depuis cette décision du Palais-Royal, les anciennes dispositions s’appliquent donc à nouveau [cliquez ici pour consulter notre article sur le sujet]. |
par Bastien SCORDIA