Rapport 2023 sur l’état du sexisme en France : le sexisme perdure et ses manifestations les plus violentes s’aggravent

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Le Haut Conseil à l’Égalité (HCE) a publié lundi 23 janvier son deuxième baromètre annuel sur le sexisme. Si 37 % des femmes déclarent avoir vécu une situation de non-consentement sexuel, seuls 12 % des hommes reconnaissent avoir insisté pour une relation sexuelle. L’instance révèle des comportements de sexisme très ancrés, en particulier chez les jeunes hommes.

L’organisation consultative indépendante, chargée d’orienter la politique du gouvernement en matière d’égalité, s’appuie à la fois sur ce sondage représentatif (baromètre réalisé en ligne auprès de 2 500 personnes par l’institut Viavoice du 5 au 26 octobre 2022) et sur son expertise pour présenter son cinquième état des lieux du sexisme (Rapport 2023) en France. L’objectif est double : comprendre la perception et la réaction de notre société face aux inégalités de genre, et documenter le vécu « terrible » des femmes.

« Le sexisme, on ne sait pas toujours comment ça commence, mais on sait comment ça se termine… »

Lire le rapport 2023 sur l’état du sexisme en France 

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10 recommandations pour un plan d’urgence de lutte contre le sexisme

Dix mesures-clés sont énoncées dans le but de faire évoluer les mentalités.

  • N°1 : Augmenter les moyens financiers et humains de la justice pour former plus et en plus grand nombre les magistrat·es au sein des juridictions chargées de traiter les violences intrafamiliales, à l’instar de l’investissement espagnol ;
  • N°2 : Instaurer une obligation de résultats pour l’application de la loi sur l’éducation à la sexualité et à la vie affective dans un délai de trois ans, et prévoir une sanction financière en cas de non-respect de cette obligation dans ce délai ;
  • N°3 : Réguler les contenus numériques pour lutter contre les stéréotypes, représentations dégradantes, et traitements inégaux ou violents des femmes, en particulier les contenus pornographiques en ligne ;
  • N°4 : Rendre obligatoires les formations contre le sexisme par les employeurs ;
  • N°5 : Généraliser l’égaconditionnalité (qui conditionne l’argent public à une contrepartie en terme d’égalité) et la budgétisation sensible au genre ;
  • N°6 : Créer une Haute Autorité indépendante pour lutter contre les violences sexistes en politique ;
  • N°7 : Conditionner les aides publiques à la presse écrite à des engagements en matière d’égalité ;
  • N°8 : Rendre obligatoire un système d’évaluation et une publication annuelle sur la part de représentation des femmes dans les manuels scolaires, informant voire conditionnant leur mise sur le marché, sur le modèle belge ;
  • N°9 : Interdire la publicité pour les jouets genrés sur le modèle espagnol ;
  • N°10 : Institutionnaliser la journée nationale de lutte contre le sexisme le 25 janvier.

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Le HCE a rendez-vous mercredi 25 janvier à l’Elysée pour remettre son rapport à Emmanuel Macron, une première en dix ans d’existence.

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Rappel : Le HCE, créé par décret en 2013 « a pour mission d’assurer la concertation avec la société civile et d’animer le débat public sur les grandes orientations de la politique des droits des femmes et de l’égalité ». Il contribue à l’évaluation des politiques publiques qui concernent l’égalité entre les femmes et les hommes en assurant l’évaluation des études d’impact des lois, en recueillant et diffusant les analyses liées à l’égalité et en formulant des recommandations, des avis au Premier ministre.

Le Haut Conseil peut être saisi de toute question par le.la Premier.ère ministre ou le.la ministre chargé.e des droits des femmes. Il peut se saisir de toute question de nature à contribuer aux missions qui lui sont confiées.

La présidente du Haut Conseil est Sylvie Pierre-Brossolette.

Le Haut Conseil est strictement paritaire.

http://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/

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