Pour le ministre Laurent Marcangeli, ce ne serait pas du luxe d’augmenter les bas salaires dans la Fonction Publique
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Laurent Marcangeli, le ministre de l’Action publique, de la Fonction publique et de la Simplification était, ce mercredi 26 mars 2025, l’invité de Sud Radio. Vous trouverez ci-dessous les principales interventions du ministre, ainsi que la vidéo complète de cette interview.
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Sur les grèves à la SNCF
Laurent Marcangeli a exprimé son indignation face au préavis de grève déposé par Sud Rail, couvrant la période du 17 avril au 2 juin, incluant les vacances scolaires et les jours fériés de mai. Il a qualifié cette décision de « scandaleuse« , estimant qu’elle pénalise les familles souhaitant partir en vacances. Il a également souligné que cette tactique s’apparente à une forme de menace visant à obtenir des concessions. Concernant l’idée d’interdire les grèves pendant certaines périodes, il a reconnu les obstacles constitutionnels, mais s’est dit personnellement favorable à la sanctuarisation de certains jours dans l’année. Il a insisté sur l’importance de renforcer le service minimum et a appelé les syndicats à faire preuve de responsabilité.
Sur la simplification administrative
Le ministre a affirmé que « la France est obèse de sa bureaucratie« , pointant du doigt un excès de règles et de législations parfois contradictoires. Il a mentionné que, lors de l’examen du projet de loi de simplification de la vie économique, environ 30 comités ont été supprimés en commission, sur les 360 existants actuellement, contre 700 en 2017. Il a exprimé son opposition à la création d’un Haut Conseil à la simplification, estimant que des instances existantes peuvent remplir cette fonction, et a plaidé pour un contrôle triennal des comités et commissions afin d’évaluer leur pertinence.
Sur les rémunérations dans la fonction publique
Lors de son interview ce matin sur Sud Radio, Laurent Marcangeli, ministre de l’Action publique, de la Fonction publique et de la Simplification, a abordé la question des rémunérations dans la fonction publique. Il a reconnu que « beaucoup trop de fonctionnaires sont mal payés dans ce pays », en particulier ceux percevant les salaires les plus bas. Il a souligné que certaines personnes gagnent entre 1 500 et 1 600 euros par mois pour des postes parfois difficiles, et a estimé qu’il ne serait « pas du luxe » d’augmenter ces bas salaires. Il dit même « qu’aujourd’hui il y a une paupérisation dans la Fonction publique ». Toutefois, il a exprimé des réserves quant à une augmentation généralisée du point d’indice, jugeant cette mesure « trop large« , et a plaidé pour une réflexion plus ciblée sur les rémunérations. Il a également insisté sur l’importance du dialogue social avec les syndicats pour aborder ces questions.
Il a aussi réaffirmé que la suppression des catégories A, B, C n’était pas à l’ordre du jour. Sur la rémunération au mérite, dossier que portaient ses prédécesseurs, Stanislas Guérini et l’inénarrable Guillaume Kasbarian, Laurent Marcangeli redit qu’il a « pris l’engagement vis à vis des organisations syndicales de ne pas le remettre sur la table« .
Sur les Zones à Faibles Émissions (ZFE)
Bien que son territoire ne soit pas concerné, Laurent Marcangeli se dit favorable à la proposition de loi transpartisane instaurant un moratoire de cinq ans. Pour lui, ce n’est qu’une question de bon sens : « Il y a des Français qui n’ont pas le choix d’avoir une voiture ancienne pour aller travailler ou emmener leurs enfants à l’école. »
Il soutient donc un report dans l’application des restrictions, le temps que de trouver des solutions de mobilité alternatives pour les ménages les plus modestes. Il parle également d’accompagnement financier pour ces ménages afin qu’ils puissent accéder à des véhicules moins polluants.
Sur la laïcité
Sur ce sujet Laurent Marcangeli est inflexible. « Un agent public n’a pas à manifester une opinion religieuse ou politique dans le cadre de ses fonctions« , rappelle-t-il, avant d’ajouter : « Il doit être sanctionné dans ce cas. » Il précise que dans tous les services publics, des référents laïcité existent. « C’est un principe auquel je suis particulièrement attaché« , insiste-t-il.
Le ministre affirme la nécessité de la neutralité de l’administration. « La laïcité est un voisin très proche du principe de neutralité« , formule-t-il, en appelant à une vigilance renforcée sur ce sujet sensible dans les services de l’État. Il rappelle aussi que le respect du principe de laïcité ne doit, en aucun cas, être interprété comme une attaque contre une religion en particulier, mais comme une garantie d’égalité entre tous les citoyens.
Sur les retraites
Sur la question des retraites, le ministre déclare : « Je suis favorable à une part de capitalisation, nous ne devons pas avoir de totem. » Pour lui, le système actuel par répartition doit être « soutenable économiquement« , citant un rapport de la Cour des Comptes qui prévoit un dérapage d’ici 2045. Il affirme : « Les Français qui souhaitent mettre de l’argent de côté pour leur retraite ne peuvent pas être blâmés. »
Sans critiquer le conclave des retraites lancé par le gouvernement auquel il appartient, il rappelle avoir participé à la réforme des retraites de 2023 et dit rester attaché au dialogue social. Concernant l’âge de départ, il estime que le débat ne peut être tranché qu’après des discussions avec les partenaires sociaux. Mais il ne cache pas son soutien à la réforme de 2020, avortée en raison de la crise sanitaire, qu’il juge « allant dans le bon sens.«
L’intégralité de l’interview
Pour écouter l’intégralité de l’interview, vous pouvez consulter la vidéo ci-dessous :
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