Nouvelles coupes dans le budget 2025 du ministère de la Transition écologique

Publié le

Le budget 2025 marque une nouvelle phase d’austérité pour le ministère de la Transition écologique, avec une réduction globale des crédits alloués de 1 milliard d’euros par rapport à l’exécution 2024. Cette décision, adoptée le 20 janvier par le Sénat lors de l’examen du projet de loi de finances (PLF), illustre la priorité donnée aux économies budgétaires au détriment des politiques environnementales.

 – – –

Les principales mesures budgétaires

Réductions des crédits

Deux amendements déposés par le gouvernement ont été adoptés :

  • Premier amendement (gouvernement Barnier) : suppression de 700 millions d’euros d’autorisations d’engagement.
  • Second amendement (gouvernement Bayrou) : annulation supplémentaire de 325 millions d’euros.

Au total, ces mesures ramènent le budget du ministère à environ 10 milliards d’euros pour 2025, selon les déclarations de la ministre Agnès Pannier-Runacher.

Augmentation du Fonds vert : une compensation limitée

  • Une hausse de 150 millions d’euros a été actée pour le Fonds vert, portant son budget à 1,15 milliard d’euros en 2025.
  • Ces crédits supplémentaires visent à financer :
    • Des projets d’adaptation et de prévention des risques climatiques.
    • Le verdissement des bâtiments dans les territoires.
    • Le développement de mobilités douces décarbonées.
      .
  • Limites de cette augmentation :
    Cette hausse est contrecarrée par une réduction de 100 millions d’euros des crédits de paiement du Fonds vert. Le gouvernement justifie ces ajustements par des décaissements 2024 moins rapides que prévu et par des restrictions budgétaires globales.
Secteurs impactés par les coupes budgétaires

Le détail des réductions montre une atteinte significative à plusieurs domaines clés de la transition écologique :

  • Énergie, climat et après-mines (1) : – 475 millions d’euros.
  • Service public de l’énergie : – 215 millions d’euros.
  • Infrastructures et transports : – 175 millions d’euros.
  • Prévention des risques : – 43 millions d’euros.
  • Paysages, eau et biodiversité : – 30 millions d’euros.
  • Sûreté nucléaire et radioprotection : – 6,2 millions d’euros.
  • Information géographique, météorologie : – 5,5 millions d’euros
  • Affaires maritimes, pêche et aquaculture : – 4 millions d’euros.

Ces réductions limitent les marges de manœuvre pour des projets essentiels à la lutte contre le changement climatique et la protection des écosystèmes.

Suppression supplémentaire ?

Une nouvelle réduction de 700 millions d’euros est envisagée pour l’aide à la rénovation énergétique (« MaPrimeRénov’ »), aide publique essentielle, qui vise à accompagner les ménages dans la rénovation thermique de leurs logements.

Cette diminution pourrait réduire drastiquement la portée de ce dispositif, affectant les ménages les plus vulnérables et ralentissant les progrès en matière d’efficacité énergétique.

Un soutien limité malgré les priorités écologiques

Malgré une prise de conscience globale des enjeux environnementaux, ces coupes budgétaires révèlent un décalage entre les ambitions affichées et les moyens réellement alloués. La légère augmentation du Fonds vert ne suffit pas à compenser les réductions massives affectant les autres secteurs.

Risques pour la transition écologique

Les limitations budgétaires pourraient entraîner :

  • Un ralentissement des projets d’infrastructures durables.
  • Une baisse de la résilience face aux risques climatiques.
  • Un affaiblissement des politiques publiques en faveur de la biodiversité et des énergies renouvelables.

En conclusion, le budget 2025 pour le ministère de la Transition écologique illustre une tension forte entre contraintes budgétaires et impératifs environnementaux. Les objectifs climatiques et écologiques sont dépriorisés au profit de la seule gestion courante de l’État. Ces réductions cassent une dynamique au niveau de la transition écologique et de l’aménagement des territoires et menacent fortement les objectifs climatiques et la capacité du gouvernement à répondre aux défis écologiques de manière ambitieuse et durable.

 – – – – – – – – –