L’urgence salariale rappelée au ministre de la Fonction publique

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Reçue le 2 octobre en bilatérale par Guillaume Kasbarian, le nouveau ministre de la Fonction publique, la CFDT Fonctions publiques a demandé la mise en place de mesures générales et l’abandon du projet de loi pour l’efficacité de la fonction publique. Un agenda social devrait être bientôt transmis aux syndicats.

À suivre… Pas un rendez-vous pour rien, mais un rendez-vous qui ne répond ni aux interrogations ni aux revendications de la CFDT Fonctions publiques, notamment à propos du pouvoir d’achat et des mesures salariales qui en découlent. « Si le ministre s’est montré à l’écoute et attentif, il a aussi rappelé que le contexte politique et budgétaire, tendu, allait contraindre son exercice », souligne Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT Fonctions publiques.

Les données de l’Insee parues le 19 septembre 2024 confirment pourtant l’urgence d’agir. En 2022, la rémunération nette moyenne en euros constants des agents de la territoriale a diminué de 1,4 %, alors que l’inflation a bondi (5,2 % en 2022 et 1,6 % en 2021). La CFDT Fonction publique réaffirme par ailleurs son opposition aux pistes d’économies qui ont pu être évoquées ici ou là (augmentation du nombre de jours de carence, baisse des indemnités journalières…). « Nous avons redit notre attachement aux services publics et à la reconnaissance de l’engagement des agents. Nous nous opposerons à ce qu’ils deviennent une variable d’ajustement budgétaire », affirme Mylène Jacquot.

Le retour de la “politique rabot”…

C’est dans cet esprit que la CFDT Fonctions publiques a dénoncé les propos tenus par le Premier ministre, Michel Barnier, sur la prétendue « bureaucratie » ou le choix du « non-remplacement de certains fonctionnaires qui partent à la retraite ». « Le retour de la politique du rabot, qui risque fort de se doubler de mauvaises nouvelles concernant le pouvoir d’achat, va dégrader un peu plus le moral dans les services, les ambiances de travail. Les prochains mois vont entraîner une dégradation marquée des conditions de travail, des conditions d’exercice. »

… Et la nécessaire ouverture de négociations

« Nul ne nie les contraintes budgétaires de la période, dont les choix politiques sont responsables. Nul ne nie la nécessité d’efforts, à condition qu’ils soient partagés et justes socialement », déclare Mylène Jacquot, qui rappelle le rôle central et la place prépondérante du dialogue social. Lors de cette réunion bilatérale du 2 octobre, la CFDT Fonctions publiques a ainsi demandé l’abandon pur et simple du projet de loi pour l’efficacité de la fonction publique initié par Stanislas Guerini, prédécesseur de Guillaume Kasbarian, « et ce, au profit de l’ouverture de négociations sujet par sujet ». À ce stade, aucune réponse n’a encore été apportée. « C’est pour nous une exigence forte », insiste Mylène Jacquot. Le projet d’agenda social qui sera transmis aux organisations syndicales par le gouvernement, « d’ici à une dizaine de jours », devrait apporter rapidement les premiers éléments de réponse.

Par Guillaume Lefèvre
Journaliste

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D’après l’article initialement publié par Syndicalisme Hebdo
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