Les inégalités de rémunération entre les femmes et les hommes fonctionnaires dans les ministères : une réduction notable, mais des écarts persistants
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La Direction Général de l’Administration de la Fonction Publique (DGAFP) a publié ses « Stats Rapides » de mars 2025 avec comme sujet : les écarts de rémunération brute entre les femmes et les hommes fonctionnaires dans les ministères en 2024.
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En 2024, les femmes fonctionnaires travaillant dans un ministère perçoivent une rémunération brute mensuelle inférieure de 442 euros à celle de leurs homologues masculins, soit un écart de 10,6 %. Si cet écart a diminué de 4,7 points en dix ans, il reste encore significatif, mettant en lumière des inégalités structurelles dans la fonction publique.
Une réduction des écarts de rémunération depuis 2014
L’écart de rémunération entre femmes et hommes fonctionnaires s’est progressivement réduit ces dix dernières années. En 2014, les femmes gagnaient en moyenne 15,2 % de moins que les hommes, contre 10,6 % en 2024. En équivalent temps plein (EQTP), l’écart passe de 12,3 % en 2014 à 8,8 % en 2024. Toutefois, à grade et échelon équivalents, la différence de salaire est plus réduite, s’élevant à 2,2 % en 2024, un niveau proche de celui observé en 2014 (1,6 %).
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Les causes des inégalités salariales
Plusieurs facteurs expliquent ces inégalités de rémunération :
- La ségrégation professionnelle (53 % de l’écart) : Les femmes sont surreprésentées dans les corps de métier les moins rémunérateurs et sous-représentées dans les postes à forte rémunération.
- L’effet démographique (23 %) : Les hommes occupent des postes avec plus d’ancienneté et accèdent plus fréquemment à des promotions internes.
- L’effet « primes » (24 %) : Les hommes bénéficient davantage de primes et d’heures supplémentaires.
Des écarts variables selon les catégories de fonctionnaires
L’écart de rémunération varie selon les catégories hiérarchiques :
- Catégorie A (hors enseignants) : 11,5 % d’écart en EQTP
- Catégorie B : 9,3 %
- Catégorie C : 6,3 %
- Enseignants : 8,9 %, principalement en raison d’un plus grand nombre d’heures supplémentaires effectuées par les hommes.
Les femmes sont également sous-représentées dans les emplois fonctionnels à haute responsabilité (41 % contre 63 % de femmes dans l’ensemble des ministères) et y perçoivent une rémunération inférieure de 9 % à celle des hommes.
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Point de vue CFDT : vers une égalité salariale ?
Des progrès sont notables, notamment la hausse du temps de travail des femmes, passé de 95,8 % d’un temps plein en 2014 à 97,3 % en 2024, et la féminisation des emplois mieux rémunérés.
Cependant, pour accélérer la réduction des écarts, la CFDT demande une action renforcée à tous les niveaux. Elle revendique notamment une transparence accrue sur les carrières et rémunérations, une politique de recrutement et de promotion plus égalitaire, ainsi que des mesures correctrices pour rattraper les écarts accumulés. La mise en place d’une charte des temps et la garantie d’un équilibre entre vie professionnelle et personnelle sont également essentielles pour une égalité salariale durable.
Si les avancées sont réelles, la mobilisation reste nécessaire pour que l’égalité salariale dans la fonction publique devienne une réalité tangible pour toutes les agentes.
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