Le salaire moyen des agents publics inférieur de 3,7 % à celui du secteur privé
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L’INSEE a récemment publié une étude mettant en évidence des différences de rémunération entre la fonction publique et le secteur privé. Si le revenu salarial moyen des agents publics est supérieur de 9,3 % à celui des salariés du privé, leur salaire net moyen en équivalent temps plein (EQTP) est en revanche inférieur de 3,7 %. Comment expliquer ces écarts ?
Un volume de travail plus important dans le public
L’une des principales raisons de la différence de revenu salarial réside dans le volume de travail effectif. En moyenne, les agents publics travaillent 13,5 % de plus par an que les salariés du privé. Cette différence s’explique par une plus grande stabilité de l’emploi dans la fonction publique : contrairement aux salariés du privé qui connaissent davantage d’interruptions de carrière (intérim, contrats courts, chômage), les fonctionnaires bénéficient d’une continuité de travail tout au long de l’année.
Malgré une proportion légèrement plus élevée de temps partiels dans le public (18 % contre 16 % dans le privé), cette différence a un impact limité sur le volume total de travail.
En conséquence, le revenu salarial moyen, qui représente la rémunération annuelle totale perçue, est plus élevé dans la fonction publique (24 070 euros contre 22 040 euros dans le privé).
Un salaire net annuel en baisse dans le public depuis 2013
Si l’on compare le salaire net moyen en équivalent temps plein, la tendance s’inverse : en 2021, un agent public percevait en moyenne 29 450 euros par an, contre 30 600 euros dans le privé. Depuis 2013, le salaire moyen du privé dépasse celui du public, alors que c’était l’inverse entre 1995 et 2012.
Les écarts de progression salariale expliquent cette inversion :
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Dans le privé, les salaires ont augmenté en moyenne de 0,7 % par an depuis 1995. Cette progression est influencée par les conventions collectives, les négociations salariales (NAO) et les hausses du SMIC.
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Dans la fonction publique, la hausse annuelle moyenne n’a été que de 0,2 %, principalement en raison du gel du point d’indice entre 2010 et 2021 (à l’exception d’une légère revalorisation de 1,2 % en 2016-2017).
Une question d’attractivité de la fonction publique
Ces écarts soulèvent des interrogations sur l’attractivité des carrières publiques. La stabilité de l’emploi dans le public compense en partie les différences de rémunération, mais la stagnation des salaires pourrait affecter l’engagement des agents et le recrutement dans certains secteurs clés.
La CFDT revendique une revalorisation des salaires et une meilleure reconnaissance du travail des agents publics, notamment face à l’inflation et aux défis de recrutement dans certains corps de métier.
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