Le pouvoir d’achat, priorité de tous les agents
Publié leLe 19 septembre, dans le cadre des rencontres bilatérales entre Stanislas Guerini, le ministre de la Fonction publique, et les organisations syndicales (voir notre article du 25 septembre), la CFDT-Fonctions publiques a rappelé les thématiques qu’elle souhaite voir aborder en 2023-2024.
Ces thématiques à aborder sont nombreuses : rémunérations, dialogue social, égalité professionnelle, logement, transformation écologique… « Si l’on veut que ces sujets soient traités dans de bonnes conditions, il est nécessaire de construire un accord de méthode, un accord engageant pour les trois versants de la fonction publique », prévient Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT-Fonctions publiques.
Celle-ci demande en effet que l’ensemble des thématiques inscrites à l’agenda social de la fonction publique soient listées et accompagnées d’un calendrier. Les sujets qui feront l’objet de négociation ou de concertation doivent être clairement identifiés. « Cet accord de méthode est indispensable à la bonne marche du dialogue social et à la confiance entre les acteurs. Les mesures et déclarations diffusées par voie de presse crispent [les agents] et nuisent à la sérénité des échanges » – allusion à l’annonce du ministre d’un projet de loi à venir relatif à la fonction publique.
Durant la bilatérale, le ministre a néanmoins confié que ce futur projet de loi ne verrait pas le jour avant 2024 et qu’il ne contiendrait aucune disposition n’ayant pas préalablement fait l’objet de discussions ; donc acte pour la CFDT-Fonctions publiques.
La rémunération doit devenir un sujet de négociation
Au cours de la bilatérale, un sujet aura été au cœur des discussions : le pouvoir d’achat. « C’est la priorité des agents. Tous les signaux sont au rouge concernant la pauvreté. Nous ne pouvons plus rester à l’écart de la négociation.Nous ne demandons pas à négocier les enveloppes, nous demandons à négocier les mesures. »
La CFDT a profité de ce tête-à-tête pour évoquer la nouvelle injustice qui frappe les agents de la fonction publique territoriale (voir le communiqué de presse CFDT-Interco), à savoir que la prime exceptionnelle annoncée en juin serait distribuée au bon vouloir des collectivités. Et, surtout, la nécessité de mettre les employeurs de la territoriale face à leurs responsabilités. « Le versement de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat aux agents de la FPT suscite de la colère dans la mesure où il est soumis à la décision des collectivités alors qu’il est automatique dans les deux autres versants dès lors que les agents sont éligibles à la prime. »
À propos du chantier « accès, parcours, rémunération », « les discussions budgétaires et l’absence de perspectives fiscales vont faire peser un niveau de contrainte rarement voire jamais atteint, alerte la CFDT. Nous continuons d’appeler à un chantier d’ampleur sur la politique fiscale. Nous sommes convaincus qu’il faut remettre le consentement à l’impôt au cœur des réflexions sur notre démocratie et sur les politiques publiques, que les citoyens appellent de leurs vœux ».
Enfin, la CFDT-Fonctions publiques a demandé la tenue d’une réunion du comité de suivi de l’accord télétravail, pointant le fait que « de trop nombreux employeurs s’en exonèrent totalement ». Elle a également souligné la nécessité d’agir sur la mise en œuvre du plan santé au travail. « Un chantier en totale déshérence… »
Guillaume Lefèvre – Journaliste
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Sur le même sujet :
Lire le communiqué de presse CFDT-Interco (19-09-23) : » Des miettes pour des pigeons ? »
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La conférence sociale :
La tenue prochaine d’une conférence sociale sur les bas salaires – depuis qu’elle a été évoquée, à la fin août – nourrit les espoirs de milliers de travailleurs. Les attentes sont extrêmement fortes pour voir le problème traité dans sa globalité.
On connaissait déjà les grandes lignes de l’organisation de la conférence sociale, distillées au fil de l’eau par l’exécutif. Une conférence d’une journée au Conseil économique, social et environnemental (Cese) réunissant les partenaires sociaux autour de la Première ministre. Restait à fixer la date. Elle devrait vraisemblablement avoir lieu le 16 octobre, quelques jours après que les travailleurs se seront mobilisés, à l’appel de la Confédération européenne des syndicats (CES), « contre l’austérité et pour l’augmentation des salaires ». Une manière de jauger la colère intacte du monde du travail avec, d’un côté, l’inflation et l’augmentation des dépenses contraintes (qui ne permettent plus aujourd’hui à une part croissante de la population de faire face) et, de l’autre, des hausses de salaires qui ne suivent pas.
D’évolution des salaires il sera bien évidemment question lors de cette conférence sociale. Les différents secteurs d’activité ne cessent d’alerter sur le rattrapage des minima de branche par le Smic lors de ses successives revalorisations, rattrapage rendu particulièrement criant avec la poussée de l’inflation.
Ces sujets ne sont évidemment pas l’apanage du secteur privé. Alors même que les pouvoirs publics appellent à la négociation dans les branches, l’État employeur est loin d’être exemplaire en la matière. « Cette conférence sociale ne fera pas l’impasse d’un échange sur la revalorisation salariale dans la fonction publique ; 2024 ne peut pas être une année blanche pour les fonctionnaires et contractuels », assénait Marylise Léon lors de la conférence de presse de rentrée de la CFDT.
Au 1er juillet dernier, le point d’indice a été augmenté de 1,5 %… très loin, donc, de compenser l’inflation. Et le chantier « carrières et rémunérations », promesse de campagne d’Emmanuel Macron, patine toujours. « La négociation doit s’ouvrir maintenant », insiste la CFDT.
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