Le logement en France … URGENCE !

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Au 1er janvier 2022, on compte 37,6 millions de logements en France. Pour 68 millions d’habitants… Et pourtant, la situation du logement en France est très tendue, les objectifs de construction ne sont pas atteints depuis 2018 et elle se détériore encore récemment avec une grosse chute de la construction depuis 2022. D’autre part, la qualité écologique des bâtiments laisse encore complètement à désirer, les passoires thermiques dominent. Et il reste encore trop de mal logés.

L’évolution du parc de logements

Ces 37,6 millions de logements représentent une augmentation de près de 13 millions depuis 40 ans (1982), soit une croissance de 1,1 % par an, mais avec un ralentissement de cette croissance depuis 2007 et la crise des subprimes (+0,9 % par an).

Mais tous ne sont pas habités en permanence : si 82 % sont des résidences principales, 10 % sont des résidences secondaires ou des logements occasionnels, 8 % sont vacants. Et les résidences principales croissent un peu moins vite que le taux global alors que depuis 2010 les résidences secondaires et logements occasionnels ont plus augmenté – après 20 ans de légère baisse – et que la palme de la croissance concerne les logements vides (+2,7 % par an depuis 2007) tout en se calmant depuis 2017 : +1,2 % par an.

Cette évolution est inégale selon les territoires. L’unité urbaine de Paris rassemble 15 % des logements, 30 % sont dans les unités urbaines de plus de 100 000 habitants, 1/3 dans les espaces urbains de moins de 100 000 habitants et 22 % dans les communes rurales. Bien sûr à Paris on trouve une proportion élevée de résidences principales alors que le taux de résidences secondaires et de logements vacants est fort en zone rurale et dans les zones urbaines de moins de 100 000 habitants. D’autre part, le nombre de logements s’accroit plus vite dans les DOM, les 2/3 en individuel.

Les caractéristiques du parc et de ses habitants

Le parc se compose encore d’une majorité de logements individuels, avec 55 % de maisons, le même taux qu’il y a 40 ans. Mais depuis 2007 le nombre d’appartements collectifs augmente plus vite et cela se confirme les 5 dernières années : 2017-2022 : +1,2 % par an, contre +0,7 % pour les logements individuels. C’est d’autant plus le cas que la taille de l’unité urbaine est grande. Une volonté de limiter l’étalement urbain et maintenant l’artificialisation des terres !

D’autre part, caractéristique française, près de 60 % des ménages sont propriétaires de leur résidence principale (57,6 %, contre 50 % seulement en 1982 et stable depuis 2010). Pour les 2/3 des propriétaires, l’achat est ancien et ils n’ont plus de remboursements. On retrouve là le vieillissement de la population mais peut-être aussi la plus grande difficulté à accéder à la propriété vue l’augmentation des prix et la spéculation immobilière, en particulier à Paris où le taux de propriétaires n’est que d’1/3. Le renchérissement récent du crédit n’aidera pas ! Les 40 % de locataires se partagent entre des logements de bailleurs privés (23 %) et de bailleurs publics (17 %).

Du retard dans la réponse aux besoins

Les mises en chantier et les permis de construire sont en baisse continue depuis 2018, alors que le besoin était estimé à 500 000 constructions par an. La crise sanitaire a arrêté les chantiers et les décisions de permis de construire. L’augmentation des coûts est actuellement un autre frein. D’où l’expression de plus en plus répandue de « la grande dépression du logement ». La preuve, la mise en vente de logements neufs a reculé d’1/4 au 1er trimestre de cette année, le logement social peine également et plus de 4 millions de personnes restent mal logées en France (1/4 sans logement personnel, ½ sans confort, ¼ en logements surpeuplés).

Face à la nécessité de définir une politique et, en raison de la demande et du rôle joué par les partenaires sociaux avec Action logement, une première initiative a été de faire du logement un des 9 thèmes du Conseil national de la refondation (CNR), qui a travaillé sur 3 objectifs : « Redonner aux Français du pouvoir d’habiter » ; « Réconcilier la France avec la production de logements nouveaux » ; « Faire du logement l’avant-garde de la transition écologique » et a formulé des propositions dont on ne sait pas encore quelle en sera la reprise.

Le gouvernement vient d’annoncer des mesures d’urgence, à la suite des conclusions du CNR le 5 juin, avec du retard sur le calendrier prévu (9 mai), pour avancer sur la résolution des problèmes du logement. Une véritable politique du logement est attendue avec urgence !

source

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D’après l’article initialement publié par les Clés du social
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Pour aller plus loin :

1 – Il y avait de fortes attentes de ce CNR Logement. Malheureusement, selon la CFDT, les mesures dévoilées au terme de cette concertation se révèlent nettement en deçà des objectifs annoncés. Vous trouverez ci-dessous l’article donnant le point de vue CFDT sur le sujet.

2 – Le dossier de presse relatif à la restitution du Conseil National de la Refondation (CNR) sur le Logement (05 juin 2023)

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