Le gouvernement prévoit de supprimer un nouveau milliard d’euros à la transition écologique
Publié leEn février dernier, le ministère de la Transition écologique a subi une réduction de budget de deux milliards d’euros. À présent, il est sur le point de perdre encore entre 1 et 1,4 milliard d’euros, selon une source gouvernementale. Ces réductions font partie des efforts de Bercy pour diminuer le déficit public. Bien que le montant exact soit encore en cours de négociation entre Bercy et le ministère de la Transition écologique, le cabinet du ministre Christophe Béchu indique que la réduction sera inférieure à l’effort précédent.
Le ministère de l’Économie et des Finances, communément appelé Bercy, a informé que le travail sur les pistes d’économies est toujours en cours et qu’aucun arbitrage final n’a été rendu pour le moment. L’état des finances publiques de la France est préoccupant, avec un déficit public atteignant 5,5 % du PIB en 2023, ce qui a entraîné une première annonce de 10 milliards d’euros d’économies, en février, sur le budget de l’État pour 2024.
« Une priorité absolue » … vraiment ?
En septembre dernier, le budget alloué aux dépenses de la transition écologique avait été déclaré « priorité absolue ». Cependant, en février, ce budget a été réduit de plus de 2 milliards d’euros, bien que 7 milliards de hausse avaient été initialement obtenus pour 2024. En avril, Bercy a annoncé que le déficit serait de 5,1 % cette année, contre les 4,4 % espérés, nécessitant un nouvel effort d’économies de 10 milliards d’euros.
Thomas Cazenave, ministre des Comptes publics, a détaillé à mi-avril que cinq milliards d’euros seraient pris sur les sept milliards de réserves de précaution des ministères. En outre, 2,5 milliards d’euros devraient provenir des efforts des collectivités locales, et le reste des économies devrait résulter des travaux de quatre députés sur la « taxation des rentes », visant notamment les énergéticiens et les rachats d’actions.
Un coup de rabot de 3 milliards !
Alors que le ministère de la transition écologique avait été le plus touché par le coup de rabot de février 2024 avec 2 milliards en moins, finalement, en cas de confirmation de ce milliard supplémentaire de coupe budgétaire, le ministère aura perdu au total 3 milliards d’euros depuis le début de l’année. Soit près de la moitié de la hausse de 7 milliards initialement obtenue pour 2024.
Parallèlement, l’association « Notre Affaire à Tous » et l’université Lyon 3 ont saisi le Conseil d’État pour contester les premières coupes budgétaires de février. Ils affirment que ces réductions auraient dû faire l’objet d’un débat parlementaire et dénoncent que la protection de l’environnement et la transition écologique sont les domaines les plus touchés par ces annulations de crédits.
« Notre Affaire à Tous » critique particulièrement le ciblage par le gouvernement du programme MaPrimeRénov’, une initiative majeure visant à encourager la rénovation énergétique des bâtiments, qui a été réduit d’environ 1 milliard d’euros. Cette association soutient que ces coupes budgétaires entravent gravement les efforts de transition écologique du pays.
La situation financière actuelle de la France met en lumière les défis de concilier les impératifs budgétaires avec les priorités écologiques. Alors que le pays cherche à réduire son déficit public, les réductions budgétaires imposées aux programmes écologiques suscitent une vive opposition de la part des associations environnementales et d’autres parties prenantes. Ils argumentent que ces coupes compromettent les engagements de la France en matière de transition écologique et de lutte contre le changement climatique.
En résumé, la réduction supplémentaire du budget du ministère de la Transition écologique, après une première coupe sévère, met en lumière la tension entre les nécessités de réduction du déficit public et les engagements environnementaux. La réponse de Bercy et la négociation en cours montrent la complexité de la situation, où les choix budgétaires ont des répercussions significatives sur les programmes écologiques prioritaires. Les critiques de la société civile et les actions en justice signalent une résistance notable à ces réductions, soulignant l’importance cruciale de maintenir les investissements dans la transition écologique pour atteindre les objectifs climatiques et environnementaux à long terme.
La Défense, le 15 mai 2024.
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Sources : AFP et Les Echos
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