Laurent Berger annonce son départ
Publié leAprès un peu plus de dix années passées à la tête de la CFDT, Laurent Berger vient d’annoncer au Bureau national sa décision de quitter ses fonctions de secrétaire général dès le 21 juin prochain. Il explique les raisons de son choix en vidéo et les suites pour la CFDT.
– – –
C’est au début du Bureau national, ce mercredi 19 avril, que Laurent Berger a annoncé son départ. Secrétaire général depuis 2012, il quittera ses fonctions le 21 juin. Un choix à la fois personnel et dans la tradition de la CFDT, qui veut que les secrétaires généraux restent en poste une dizaine d’années environ, comme ce fut le cas de François Chérèque ou Nicole Notat. « C’est le bon moment pour passer la main, confie-t-il. Il n’est jamais souhaitable qu’une organisation s’incarne trop longtemps dans une seule et même personne. »
Si cette annonce peut surprendre, compte tenu du contexte social lié à la réforme des retraites, la période actuelle n’a aucunement pesé sur son choix. Dès janvier 2022, lorsqu’il a annoncé qu’il se représentait au congrès de Lyon (en juin 2022), il avait décidé qu’il n’irait pas au bout de son mandat. « Dans ma tête, cela a toujours été clair que je partirais en juin 2023, à la fin de mon mandat de président de la Confédération européenne des syndicats. Il me paraissait bien de faire concorder les deux. »
Qui pour lui succéder ?
La commission exécutive proposera au Bureau national, en juin, d’élire Marylise Léon, actuelle numéro 2 de la CFDT, au poste de secrétaire générale. Un choix qui fait largement consensus dans l’organisation. Et alors que le syndicalisme se transforme, Laurent Berger se dit persuadé qu’elle saura assurer ce visage nouveau. « Marylise, on a tout fait ensemble depuis maintenant cinq ans. Elle a mené cette période avec moi de manière extrêmement proche. Elle est tout à fait prête », conclut Laurent Berger. Pour la deuxième fois de son histoire, la CFDT devrait donc être dirigée par une femme. Rendez-vous le 21 juin prochain.
– – – – – – – – – – –
Qui est Marylise Léon, la future patronne de la CFDT
(Source Les Echos – Par Alain Ruello – 19-04-23)
Agée de 47 ans, cette chimiste de formation, succédera à Laurent Berger à la tête du premier syndicat français, le 21 juin. Un peu plus de trente ans après Nicole Notat, c’est la deuxième femme à accéder à ce poste. Marylise Léon est depuis 2018 secrétaire générale adjointe, soit numéro deux de la CFDT.
En moins de vingt jours, l’image des partenaires sociaux vient de changer radicalement, et ce, grâce aux syndicats. Si les trois confédérations patronales restent dirigées par des hommes, deux des cinq organisations représentatives des salariés viennent coup sur coup de porter des femmes à leur tête. Et pas des moindres puisqu’il s’agit des deux premiers en termes d’adhérents : la CGT avec l’élection de Sophie Binet fin mars au congrès de Clermont-Ferrand, et la CFDT, Laurent Berger venant d’annoncer qu’il laissera la main à Marylise Léon le 21 juin.
Si la succession de Philippe Martinez s’est faite dans des conditions plus que heurtées, celle de Laurent Berger découle d’un processus serein et presque sans surprise. Née au Mans il y a quarante-sept ans de parents bretons, adepte des semi-marathons, Marylise Léon est depuis 2018 secrétaire générale adjointe, soit numéro deux de la CFDT. Un peu plus de trente ans après Nicolas Notat, c’est la deuxième femme à devoir diriger l’organisation.
« Proche des gens »
« Elle est dynamique, elle a une compréhension du monde du travail qui est forte, parfois plus fine que la mienne – par exemple sur la question des nouvelles formes d’emplois. Elle s’est battue avec énergie lors des négociations sur l’assurance-chômage et elle est convaincue que la transition écologique doit s’effectuer de façon juste sur le plan social. Elle est appréciée au sein de la maison, elle est proche des gens, humaine », dit d’elle Laurent Berger dans une interview au « Monde ».
Par Alain Ruello
– – – – – – – – – – –