La protection sociale en France et en Europe

Publié le

La protection sociale correspond à l’ensemble des dispositifs d’accompagnement qui permettent à chaque individu ou ménage de faire face tout au long de la vie aux conséquences de la survenue d’un risque ou d’un besoin social. Les retraites et la maladie sont les principaux postes de la protection sociale en France et en Europe.

Ces prestations sociales reposent sur trois logiques :
  • Une logique d’assurance, comme les allocations chômage ou les indemnités journalières maladie. Les salariés cotisent en étant prélevés tous les mois sur leur salaire et un principe en France « on cotise selon ses moyens, on est soigné selon ses besoins ». En cas de maladie, les salariés peuvent bénéficier d’un revenu de remplacement.
  • Une logique d’assistance, dont l’objectif est de lutter contre la pauvreté, comme le Revenu de Solidarité Active (RSA), il n’est pas nécessaire de cotiser pour en bénéficier, cependant il est versé sous conditions de ressources.
  • Une logique de protection universelle, comme les allocations familiales. Elles sont versées sans conditions de ressources et elles sont censées être les mêmes pour tous.
Les sources de financement de la protection sociale :

Elles sont assurées par plusieurs organismes : Sécurité sociale, régimes complémentaires, mutuelles, et l’Union nationale pour l’emploi dans l’industrie et le commerce (UNÉDIC). Le financement provient essentiellement :

  • Des cotisations sociales : ce sont des prélèvements effectués sur les salaires, dont une partie est payée par l’employeur et l’autre par le salarié.
  • Des impôts, pour ne pas faire reposer tout le financement sur les cotisations sociales. La CSG (contribution sociale généralisée). Celle-ci concerne non seulement les salaires, mais aussi d’autres types de revenus, comme les pensions de retraite, les allocations chômage, le RSA, ou encore les placements financiers.
  • Des contributions publiques de l’État financent des dépenses de solidarité, comme le RSA.
La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) :

La DREES publie chaque année, un Panorama qui retrace les principaux résultats des comptes de la protection sociale pour la France et pour 24 pays européens.

En 2022, les dépenses de protection sociale retrouvent un niveau d’avant crise sanitaire dans l’ensemble des pays de l’Europe : les prestations sociales augmentent de 1,7 % en France en 2022 et de 2,5 % en moyenne dans l’Union européenne. Au regard des enquêtes depuis 7 ans, basées sur un calcul rapporté au PIB (produit intérieur brut) :

  • La France est toujours le pays qui consacre le plus à la protection sociale en 2022, soit 849 milliards d’euros (32,2 %), un niveau proche de celui de 2019 (31,5 %), mais nettement inférieur à celui de 2020 (35,1 %), devant l’Italie (29,6 %), l’Allemagne (29,2 %) et le Danemark (27,0 %), avec une moyenne de 27 % pour l’Union européenne.
Le montant moyen des prestations sociales en France :

Ce montant moyen s’élève à environ 12 550 euros par habitant en 2022. Ce montant représente plus de 2 000 euros de plus que la moyenne dans l’UE-27 (10 100 euros), mais moins que dans d’autres pays, comme l’Allemagne 13 600 euros, en parité de pouvoir d’achat (PPA), ou le Danemark 13 250 euros PPA. Les risques famille, emploi, pauvreté et logement représentent 18 % des dépenses en France et 17 % dans le reste de l’UE-27.

 

Avec la sortie progressive de la crise du Covid-19, un certain nombre de mesures mises en place pour atténuer les conséquences sanitaires, économiques et sociales prennent fin courant 2022 :

  • Les dépenses liées au risque de santé (vaccination, dépistage…) se réduisent.
  • Le rebond de l’activité économique se poursuit. Il se traduit par un retour à la normale du marché de l’emploi et par l’extinction des dispositifs de soutien à l’activité économique notamment pour le chômage partiel.
L’inflation particulièrement forte est tirée par les prix de l’énergie et des matières premières :

De nombreuses mesures exceptionnelles, notamment en faveur des plus modestes, ont été déployées en France et en Europe et se sont ajoutées aux mécanismes existants d’indexation du montant des prestations sur les prix. Les dépenses de protection sociale continuent d’augmenter en 2022 mais la hausse est moins marquée que les années précédentes. Néanmoins cette hausse reste inférieure à la hausse des prix qui atteint +5,9 % pour la France et +9,2 % pour l’UE-27.

En France, les prestations sociales augmentent moins vite que l’inflation : 849 milliards d’euros consacré à la protection sociale, soit +1,7 % par rapport à 2021 avec une inflation en 2022 de +5,2 %.

Evolutions des prestations entre 2021 et 2022 en France

.

Sous l’effet de la reprise économique, en France, les ressources de la protection sociale restent fortement dynamiques en 2022, ce qui permet au solde de la protection sociale de redevenir excédentaire. En conséquence, le solde qui recouvre la Sécurité sociale, les mutuelles et les institutions de prévoyance redevient excédentaire de 11 milliards d’euros en 2022, après deux années de déficit record (50 milliards d’euros en 2020 et 17 milliards en 2021). Le solde des administrations publiques s’améliore mais reste encore déficitaire (127 milliards d’euros soit 4,8 % du PIB).

 – – –

 – – – – – – – –
D’après l’article initialement publié par Les Clés du Social
 – – – – – – – –