La CFDT face à l’extrême droite : défendre les droits des travailleurs et combattre le danger pour la démocratie
Publié leEngagée chaque jour pour les droits des travailleurs, la CFDT combat sans relâche l’extrême droite, qui va à l’encontre des intérêts des salarié·es, des agents et des agentes, des travailleurs et travailleuses indépendantes…
L’extrême droite constitue un danger pour notre démocratie
L’extrême droite est un danger pour notre démocratie, comme le prouvent les gouvernements populistes dans le monde entier dès qu’ils sont au pouvoir (baisse des droits des travailleurs et travailleuses et des syndicalistes en Finlande, violence envers les syndicalistes et l’opposition en Italie…). Ce n’est pas un hasard si le RN prend régulièrement en exemple et soutient des dirigeants populistes et/ou d’extrême droite tels Vladimir Poutine, Viktor Orbán ou Giorgia Meloni.
Lorsque Marine Le Pen aborde la question démocratique, elle la réduit généralement à la question du droit de vote, à un rapport direct entre le président de la République et le « peuple », ne laissant aucune place aux corps intermédiaires, aux organisations de la société civile, qui sont tout autant le ciment de notre démocratie, à l’échelle des entreprises et des administrations, départementale, régionale…
Le RN vise aussi à éliminer les organisations syndicales actuelles pour les remplacer par celles qui sont alignées sur ses valeurs. Concrètement, cela se traduirait par une réduction drastique du droit syndical, de nos moyens, et donc une perte de droits pour les travailleurs et travailleuses.
En résumé, tout cela limiterait la liberté d’expression, la possibilité de donner son avis, de s’exprimer pour l’ensemble des citoyennes et des citoyens.
Le Rassemblement national et ses racines néofascistes
Derrière le discours lissé du Rassemblement national de ces dernières années se cachent une histoire et des actes lourds de sens. Le Front national a été créé en 1972, à l’initiative de jeunes néofascistes du mouvement Ordre nouveau, avec à sa tête Jean-Marie Le Pen. Nombre de militants et militantes anciens et actuels du Front national sont issus de groupuscules parfois ultraviolents d’extrême droite dont le GUD (Groupe Union Défense) ou l’association Génération identitaire (dissoute en 2021 en raison de ses actions violentes)…
Depuis l’arrivée de Marine Le Pen à sa tête, le Front national, devenu Rassemblement national en juin 2018, a entamé une démarche de « dédiabolisation », tout en conservant la flamme dans son logo – qui tire son origine du mouvement fasciste italien fondé par les partisans du dictateur Benito Mussolini, le MSI (Movimento Sociale Italiano).
Marine Le Pen s’inscrit dans la continuité du FN historique, auquel elle a adhéré en 1987. Un engagement qu’elle n’a jamais renié ni regretté publiquement.
Quant à Éric Zemmour, bien qu’il n’ait jamais adhéré au RN, son discours outrancier, raciste et haineux (il a été plusieurs fois condamné pour incitation à la haine raciale) ne laisse planer aucun doute sur l’extrémisme de son parti, Reconquête!.
Leur accession au pouvoir, l’élection de nombreux candidats et candidates de leur parti à l’Assemblée nationale entraîneront leur lot de violences racistes, antimusulmanes, antisémites, sexistes, homophobes, antisyndicales… L’agression homophobe qui a eu lieu à Paris au lendemain des résultats des élections européennes en est une triste illustration (lien vers un article de Libération sur le sujet)
L’extrême droite : les étrangers restent leur bouc émissaire
Pour l’extrême droite, l’immigration est à l’origine de tous les maux de notre pays. Elle fait un amalgame permanent entre immigration et insécurité, immigration et chômage, immigration et obscurantisme religieux – or aucune étude sérieuse ne valide de tels rapprochements. L’objectif de l’extrême droite est clair : empêcher les étrangers d’entrer en France, hors tourisme.
La CFDT – qui a toujours défendu les droits des travailleurs, qu’ils viennent d’Italie, de Pologne, d’Espagne, du Portugal, du Maghreb, du Vietnam, d’Afrique subsaharienne… –ne peut tolérer une telle vision. Si le propos n’est pas là de défendre les étrangères et étrangers au prisme de leur utilité pour notre société, n’oublions pas que, dans de nombreux secteurs (qualifiés d’essentiels durant la crise Covid…), une part importante de travailleurs et travailleuses est issue de l’immigration (dans la santé, les services, le nettoyage, la sécurité, la restauration…). Nous avons aussi un devoir de solidarité avec des personnes quittant des conditions de vie intenables dans leurs pays respectifs.
La préférence nationale, une impasse
La préférence nationale est le cœur idéologique du Rassemblement national, et ce, depuis sa fondation. Concrètement, il s’agit d’attribuer préférentiellement aux Français des emplois, logements sociaux, allocations familiales, aides d’État. Cela signifie donc refuser des logements, des services de soins, des aides comme l’AME (aide médicale d’État) à des personnes qui, comme les autres, travaillent, cotisent, participent par leurs achats à l’économie nationale (la TVA s’applique à tous).
C’est l’application d’un principe de discrimination au sein de la population vivant sur le territoire national en fonction de son origine. Cela est contraire à l’article premier de la Constitution mais aussi à nos valeurs de syndicalistes, nous qui représentons des collectifs de travailleurs quelle que soit leur origine.
L’extrême droite : faible avec les forts, dure avec les faibles
Pour l’extrême droite, les minima sociaux et aides publiques pourraient être conditionnés afin de contrôler la vie des personnes en situation de précarité. Concrètement, ce serait supprimer ces aides si un enfant adopte un comportement jugé inadapté à l’école, par exemple. Une telle politique aurait des conséquences dramatiques pour les ménages concernés. Cela entraînerait une exclusion sociale et mettrait en danger parents et enfants, alors qu’un enfant sur quatre vit aujourd’hui sous le seuil de pauvreté en France. A contrario, les députés RN se sont abstenus lors du vote à l’Assemblée nationale relatif au rétablissement de l’ISF (impôt de solidarité sur la fortune) payé par les plus aisés.
L’extrême droite : un ennemi pour la cause des femmes
Il suffit de regarder les votes des députés RN au Parlement européen pour avoir la preuve qu’ils ne sont en rien en faveur des femmes : ils se sont abstenus sur la lutte et la prévention des violences faites aux femmes ou encore concernant des mesures favorisant l’égalité salariale entre les femmes et les hommes. Au niveau national, ce n’est pas mieux : en 2023, ils ont voté contre une proposition de loi visant à renforcer l’accès des femmes aux responsabilités dans la fonction publique.
L’extrême droite : un long soutien à Vladimir Poutine
Si les candidats d’extrême droite ont commencé à prendre leurs distances avec Poutine après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ils ont jusqu’alors justifié et même soutenu la politique antidémocratique de ce dictateur, qui n’aura eu de cesse de museler toute forme d’opposition. Mais leurs votes ne trompent pas : que ce soit à l’échelle nationale ou européenne, ils se sont abstenus lors du vote de mesures d’aide et de solidarité envers l’Ukraine.
L’extrême droite est incompatible avec la transition écologique juste
Non, la transition écologique n’est pas punitive ! La pointer comme bouc émissaire, c’est regarder ailleurs et ne pas défendre notre pouvoir d’achat, notre santé et l’emploi.
Le RN oppose les sources d’énergie bas carbone entre elles (entre éolien et nucléaire par exemple). Pourtant, nous avons besoin de toutes les énergies bas-carbone, pour sortir totalement des énergies fossiles et défendre notre pouvoir d’achat. Les prix du gaz fossile, du charbon et du pétrole alimentent l’inflation et seuls les plus riches sont capables de payer leurs factures sans réduire leur qualité de vie.
Le RN critique l’interdiction de production de nouvelles voitures thermiques en s’appuyant sur la crainte des citoyennes et citoyennes concernant l’achat de voiture électrique. Mais nous avons besoin d’électrifier nos voitures pour réduire la pollution, défendre le climat et notre santé. La question n’est donc pas de revenir sur cette interdiction mais d’accompagner les foyers pour y accéder.
Le RN prétend défendre une alimentation de qualité accessible à tous mais dénonce le poids des normes environnementales agricoles. Notre monde se réchauffe, il est donc essentiel d’inciter et d’accompagner les agriculteurs et pêcheurs français à réduire leurs impacts environnementaux et à tenir compte de la biodiversité. Moins de pesticides, des fruits et légumes de saison, … cela permettra de garantir des revenus décents aux agriculteurs et l’accès à tous à une alimentation saine et locale.
Enfin, freiner la transition écologique, c’est priver les entreprises françaises d’opportunités de développement économique et d’emplois sur le territoire ; à l’instar des giga factories développées en Haut de France ou des activités de recyclage batterie en Haute Savoie. De plus, dans toutes ces transformations écologiques aujourd’hui inévitables, le RN ne propose aucune mesure d’accompagnement et de sécurisation des parcours des travailleurs.
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D’après l’article initialement publié par le site CFDT
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