Formation Spécialisée Ministérielle du 12 février 2024 : notre déclaration
Publié leLa déclaration ci-dessous devait être lue lors du CSAM du 1er février dernier. Elle est déjà datée.
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Vous n’avez pas voulu écouter l’organisation syndicale présente à ce CSAM, qui ne s’est pas tenu du fait d’un boycott. La CFDT continuera de se faire entendre malgré ce climat social délétère qui n’est pas seulement dû à l’expression des mécontentements sur le terrain, mais qui est aussi tout dû à l’absence de prise en considération des messages des personnels dont nous sommes les représentants.
Déclaration FSM du 12 février 2024
Monsieur le président, mesdames, messieurs,
Alors que le 1er ministre et le ministre de l’Intérieur s’affichent dans les médias en prétendant que certains syndicats agricoles manifestent sans porter préjudice aux biens et aux personnes, des locaux des administrations et agences de l’État sont saccagés impunément selon les consignes desdits syndicats.
La CFDT a toujours soutenu, soutient et soutiendra toujours les revendications du corps social tant que cela se fera de manière pacifique et dans l’objectif de régler les conflits par le biais d’un dialogue social respectueux et constructif. Elle condamne toute forme de violence.
Les déclarations de nombre de personnels politiques et du monde agricole fustigent trop fréquemment les fonctionnaires qui imposeraient des règles absurdes et/ou préjudiciables à la France. La CFDT tient à rappeler que les lois et réglementations sont décidés par les seuls élus au sein des deux chambres du Parlement, ainsi que par l’Union Européenne.
Les agents de l’État, et en particulier de notre ministère, sont las, voire excédés, d’être constamment mis en cause pour des législations dont ils ne sont nullement responsables, mais qu’ils doivent appliquer aussi absconses soient-elles.
La CFDT ne saurait se satisfaire du message lénifiant de notre ministre qui n’apporte guère de consolations aux personnels impactés et ne répond pas aux impératifs de sécurité que l’État employeur doit à ses agents.
La CFDT demande que les plus hautes autorités de l’État apportent un soutien public aux fonctionnaires concernés.
La CFDT demande, courtoisement mais fermement, que notre ministère sollicite le premier ministre afin de mettre en place des mesures conservatoires dans le but de protéger les personnels et les biens de l’État et engage sans délai, les moyens de l’État afin que les lieux et outils de travail soient remis en état.
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Les seules mesures dans le tableau présenté sont la mise en télétravail des agents, mesure qui ne répond que très partiellement aux difficultés. Ainsi, la CFDT considère que la protection des agents doit être continue et qu’elle ne doit pas se limiter aux situations de crise telles que celle que l’on connaît aujourd’hui. Les agents qui assurent des missions de contrôle ou d’exploitation, que ce soit dans le domaine routier – contrôle et entretien routier -, fluvial ou maritime, doivent faire l’objet d’une protection renforcée. La parole politique est primordiale en ce qu’elle légitime l’action de ces agents qui sont de fait en position de fragilité face à certains usagers notamment en situation de contrôle.
Enfin, les membres de la FS-M travaillent actuellement au sein d’un GT sur la prévention des RPS. Nous savons que la perte de sens dans les missions exercées dans son travail, reste – avec le stress – l’une des principales causes des risques psychosociaux.
Or, le manque (voire l’absence) de soutien de nos ministres et de notre gouvernement à leurs agents ne peut que participer à cette perte de sens dans les missions qu’ils/elles exercent alors qu’ils/elles ne font qu’appliquer les directives qui émanent de leurs ministères respectifs.
Les agent·e·s qui effectuent des contrôles le font au quotidien avec beaucoup de courage tant certains usagers tendent à se radicaliser. C’est d’autant plus le cas quand ces mêmes usagers doivent être contrôlés.
Le message actuellement envoyé aux agents par nos politiques est entendu comme un discrédit de leurs missions et ne peut les encourager à effectuer sereinement leur travail.
Il parait donc pour le moins paradoxal de mettre en place des plans de prévention, précisément celui sur lequel nous travaillons actuellement visant à lutter contre les RPS en provoquant ou en accentuant pour nombre d’agent·e·s des situations de stress ou de mal-être qui ne peuvent qu’alimenter le dossier RPS. Les agent·e·s ont besoin d’un appui total de leurs ministres pour exercer leurs missions, qui plus est quand il s’agit de missions de contrôles.
Je vous remercie.
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