Encadrement strict de la masse salariale et des mesures catégorielles (Circulaire 1er ministre du 23-04-25)
Publié le
Face à une hausse de la masse salariale de l’État (+6,7 % en 2024), le gouvernement choisit de resserrer la vis sur la politique salariale. Une circulaire du Premier ministre fixe un nouveau cadre contraint pour les ministères (y compris les opérateurs sous tutelle) en matière de gestion des effectifs et de mesures catégorielles.
Pourquoi cette circulaire ?
D’après le 1er ministre, en 2024, les dépenses de personnel de l’État ont explosé, atteignant 107 Md€. Alors que l’inflation a nettement baissé (2 %), le gouvernement exige plus de rigueur pour maîtriser les coûts.
Ce qui change concrètement
1. Sur la gestion des emplois et crédits
- Respect strict des schémas d’emplois votés par le Parlement.
- Pas de rattrapage possible sur les années précédentes.
- Dépenses de personnel plafonnées : aucun dépassement autorisé, y compris pour les mesures catégorielles.
2. Encadrement des mesures catégorielles
- +3,7 Md€ en 2024 : trop coûteux selon le gouvernement.
- Ces mesures deviennent pérennes : il faut les limiter, mieux les cibler et mieux les piloter.
- Elles doivent être cohérentes avec les objectifs globaux de politique salariale et compatibles avec les budgets.
Nouvelles exigences pour les ministères
Les mesures catégorielles doivent :
- Être justifiées par des données de gestion prévisionnelle (GPEC, pyramide des âges, attractivité…).
- Simplifier les cadres statutaires et indemnitaires (suppression de primes obsolètes, fusions de corps…).
- Harmoniser les situations pour favoriser les mobilités et l’équité.
Toute concertation avec les syndicats doit être coordonnée avec les ministères du Budget et de la Fonction publique. Aucune annonce ou engagement unilatéral n’est autorisé sans validation interministérielle.
Point de vue CFDT
La CFDT n’est pas opposée à une gestion responsable des deniers publics, mais alerte : les agents publics ne doivent pas être la variable d’ajustement du redressement budgétaire. Reconnaissance des métiers, attractivité et équité doivent rester des priorités.
La CFDT s’oppose à toute logique de rigueur aveugle : la politique salariale ne peut se résumer à des restrictions comptables. Elle doit rester un outil de reconnaissance et de justice professionnelle dans la fonction publique.
Pour nous, les concertations sociales doivent être effectives et non réduites à de simples formalités. Les mesures catégorielles doivent être pensées avec les agents, pour répondre aux enjeux de carrières, d’attractivité et de qualité du service public.
La CFDT continuera à défendre une vision équilibrée, humaine et responsable de la gestion publique.
– – – – – – – –