Depuis le 6 novembre, les femmes travaillent gratuitement jusqu’à la fin de l’année

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La newsletter féministe “Les Glorieuses” a calculé le jour symbolique à partir duquel les femmes travaillent gratuitement compte tenu des inégalités de salaire avec les hommes. La secrétaire générale de la CFDT, Marylise LEON en parle sur France-Inter. Quand à la DGAFP, elle diffuse le rapport annuel sur l’égalité professionnelle dans la Fonction Publique (Edition 2023 du 03-11-23).

Le 6 novembre 2023 à 11 h 25. Ce sont la date et l’heure théoriques, selon la newsletter féministe « Les Glorieuses », à partir desquelles les femmes vont travailler gratuitement jusqu’à la fin de cette année 2023, si l’on tient compte des inégalités de salaire entre les femmes et les hommes. Autrement dit, la différence entre ce que touchent les femmes et les hommes correspond à trente-huit jours (ouvrés) par an sans rémunération.

Selon les derniers chiffres de l’Insee, en 2021, le revenu salarial des femmes est inférieur en moyenne de 24,4 % à celui des hommes, tous secteurs et temps de travail confondus. Les facteurs qui expliquent ces différences s’avèrent les mêmes d’une année sur l’autre.

Les femmes sont plus souvent à temps partiel que les hommes, se concentrent dans des professions parmi les moins rémunératrices et ont moins de chances que les hommes d’être cadres.

À poste et à temps de travail comparables, l’écart en équivalent temps plein (EQTP) s’élève tout de même à 4,3 % en défaveur des femmes.

Une bien trop faible progression

« Depuis plusieurs années, le sujet des inégalités salariales reste figé. On ne progresse plus ou très peu », rappelle Béatrice Lestic, secrétaire nationale de la CFDT en charge du dossier de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. « Nous avons pu évoquer cette question lors de la conférence sociale, et nous en sommes ressortis avec la refonte annoncée de l’index de l’égalité professionnelle et du congé parental, la transposition de la directive européenne relative à la transparence des salaires, une négociation sur les temps partiels.
La CFDT y portera ses revendications et attend des résultats tangibles pour les femmes. »

Des discussions avec le gouvernement auront lieu prochainement.

Par Fabrice Dedieu – journaliste

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Inégalités salariales : « Il est temps de passer la seconde », juge Marylise Léon de la CFDT (le 06/11/23 à France-Inter)

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Rapport annuel sur l’égalité professionnelle dans la Fonction Publique :

Le Rapport annuel sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans la fonction publique – édition 2023, rédigé en application de l’article L. 132-11 du code général de la fonction publique, a été conçu par la DGAFP, en association étroite avec la DGCL, la DGOS, la DIESE ainsi que les employeurs publics. Le rapport détaille les mesures et les réalisations accomplies en faveur de l’égalité professionnelle au cours de l’année 2022 et au début de l’année 2023.

Il présente d’abord l’actualité de la politique d’égalité professionnelle en dressant le bilan de l’accord du 30 novembre 2018 relatif à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans la fonction publique et de la loi du 6 août 2019 relative à la transformation de la fonction publique.

Il revient également sur l’engagement des employeurs publics, toujours plus nombreux à s’impliquer dans des démarches de labellisation en faveur de l’égalité professionnelle et de la diversité.

Le rapport met aussi en lumière les dispositifs et programmes d’accompagnement visant à favoriser et faciliter la progression des femmes dans leurs parcours professionnels.

Enfin, il met en perspective des retours d’expériences et des pratiques innovantes issus des trois versants de la fonction publique autour de la diffusion d’une culture de l’égalité, de la lutte contre les violences sexuelles et sexistes, de la prise en compte de la parentalité et fait un focus sur les projets déployés dans le cadre du fonds relatif à l’égalité professionnelle.

Outil pédagogique, le rapport s’adresse à l’ensemble des acteurs et des parties prenantes de l’égalité professionnelle au premier rang desquels les employeurs publics, les agentes et agents des trois versants de la fonction publique, les représentantes et représentants du personnel, les membres des réseaux professionnels féminins et plus largement toute citoyenne ou citoyen désireux de se renseigner sur cette politique.

A retenir principalement de ce rapport :

♦ La direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) rappelle que l’écart de rémunération brute entre les femmes et les hommes fonctionnaires de l’État est de 14 %, et  de 12 % en équivalent temps plein (ETP).

♦ Depuis 10 ans, l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes s’est réduit d’environ 10 % au sein des ministères

♦ Le rapport met en avant l’importance du temps partiel. Les femmes étant plus nombreuses que les hommes à ne pas travailler à temps plein.

♦ Les femmes restent surreprésentées dans les métiers les moins bien rémunérés, notamment dans les domaines administratif, de l’enseignement, du social et de la santé et restent moins présentes dans les métiers d’encadrement supérieur.

♦ A grade identique, les écarts sont dus en partie à la surrémunération des heures supplémentaires que les hommes sont plus nombreux à effectuer.

Pour mémoire :

La loi du 19 juillet 2023 visant à renforcer la place des femmes aux responsabilités de la fonction publique instaure la mise en place d’un index de l’égalité professionnelle sur le modèle de celui du secteur privé.

Cet index prendra la forme d’une note sur 100, rendue publique et calculée à partir d’indicateurs avec un “niveau minimal requis” de 75 points.

Trois critères seront ainsi mesurés :

  • les écarts de rémunération pour les titulaires et les contractuels,
  • les écarts de taux de promotion de grade et de corps
  • la représentation des femmes parmi les plus hautes rémunérations

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