Attentes nombreuses des agents publics sur les conditions de travail : semaine de 4 jours, télétravail, outils de travail, espaces de travail …
Publié leLa grande consultation des agents publics sur leurs conditions de travail, lancée en juin dernier par le ministre de la transformation et de la fonction publiques, Stanislas Guerini, s’est déroulée jusqu’au 30 septembre 2023. Plus de 110 000 agents ont répondu à l’enquête et partagé leurs propositions.
D’après cette consultation menée par le ministère de la Fonction publique auprès des agents, les attentes de ces derniers pour améliorer leurs conditions de travail sont très nombreuses. Le site Capital revient sur les principaux enseignements de ce sondage, qui serviront à construire la future réforme de la fonction publique.
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Semaine de 4 jours, télétravail… les conditions de travail idéales pour les fonctionnaires
Par Sarah Asali – Publié le 14/11/2023
Une vaste consultation qui confirme le manque d’attractivité de la fonction publique. Ce mardi 14 novembre, le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guerini, présente devant les organisations d’employeurs et les syndicats les résultats d’un très large sondage mené auprès des agents du 20 juin au 30 septembre derniers. Pas moins de 110 253 agents des trois versants de la fonction publique (d’Etat, hospitalière et territoriale) ont participé à cette consultation pour donner leur avis sur six engagements pris par le gouvernement pour améliorer les conditions et la qualité de vie au travail dans le secteur public.
Les six thématiques de la consultation sont les suivantes : faire évoluer les pratiques managériales, garantir aux agents un cadre de travail respectueux de leur santé, doter les agents d’outils et d’espaces de travail adaptés, simplifier le quotidien des agents en matière de ressources humaines, poursuivre l’engagement pour l’égalité professionnelle et accompagner les agents sur la question du logement.
Une consultation des agents qui alimentera la future réforme de la fonction publique
Et les résultats de ce vaste sondage sont très clairs : ce ne sont pas pour ses conditions de travail que les agents ont décidé d’entrer dans la fonction publique. Ce critère ne ressort, en effet, qu’en septième position de la liste des raisons ayant motivé les agents à se lancer dans le secteur public, derrière le désir de servir l’intérêt général, la sécurité de l’emploi, le fait d’être au service et au contact des usagers, ou encore les possibilités de carrière et de mobilité. «L’attractivité de la fonction publique est donc la mère des batailles. Celle-ci passe à la fois par la fiche de paie, mais aussi par tout ce qui tourne autour, et notamment les conditions et la qualité de vie au travail», explique à Capital le cabinet de Stanislas Guerini.
Après la question des salaires, le ministère de la Fonction publique compte donc mettre davantage l’accent sur la nécessité d’améliorer les conditions de travail des agents. Et cette consultation est d’une grande importance : «L’ensemble des résultats feront l’objet de mesures réglementaires ou législatives, notamment dans le cadre du projet de loi en cours de préparation. On a une boussole d’autant plus précieuse et légitime ici qu’elle vient des agents», détaille le ministère. Le gouvernement prépare, en effet, un projet de loi visant à concrétiser une nouvelle réforme de la fonction publique au cœur de laquelle figureront des mesures liées aux rémunérations et aux parcours de carrière des agents. Ce texte devrait être finalisé en fin d’année, pour une présentation en conseil des ministres début 2024.
La semaine de quatre jours plébiscitée par les agents publics
Parmi les attentes des agents publics figure notamment une très forte demande de réaménagement du temps de travail. Ainsi, toutes catégories confondues (A, B ou C), près de trois quarts des répondants (72,6%) se disent intéressés par une réorganisation de leur temps de travail, et notamment par la mise en place de la semaine de 35 heures de travail sur quatre jours.
Les agents publics souhaitent également pouvoir profiter d’outils de travail plus innovants : 79% estiment nécessaire de pouvoir disposer d’un ordinateur portable – ce qui n’est toujours pas le cas pour tous -, 67% mettent en avant l’importance de bénéficier d’un pack bureautique (Word, Excel…). Viennent ensuite l’accès au wifi, le smartphone ou encore les outils de visioconférence.
Les améliorations attendues en matière de télétravail et d’espaces de travail
En lien avec la thématique précédente, les agents de la fonction publique ont également de fortes attentes en matière de télétravail, et notamment concernant les moyens mis à disposition pour travailler à distance. Ainsi, parmi les répondants qui peuvent télétravailler, 48% priorisent une meilleure prise en charge financière des coûts induits par le télétravail et 45% la possibilité de bénéficier de meilleurs outils numériques.
Autre enseignement important de la consultation : les agents publics ne sont globalement pas satisfaits des espaces de travail mis à leur disposition. Dans le détail, 55% des sondés aimeraient bénéficier, au bureau, d’espaces de convivialité et 53% d’espaces de repos. Un quart des répondants citent même en première position la nécessité de pouvoir profiter d’espaces pour s’isoler. En revanche, moins d’un répondant sur cinq (17%) priorise des espaces plus décloisonnés et lumineux et des salles de réunions classiques.
En matière de santé, l’épuisement professionnel figure en première place des préoccupations des agents publics (27,3%). Arrivent ensuite les risques psychosociaux (23%) et la santé mentale en général (17%). Plus loin, on retrouve les troubles musculo-squelettiques (14,6%) et la fatigue physique (11,7%).
Les agents de la fonction publique ont également été interrogés sur le thème de la reconversion et de la mobilité, un sujet fortement lié à l’enjeu du bien-être au travail. Résultat : près de la moitié des sondés (49,1%) disent vouloir effectuer une mobilité ou une reconversion. Et bonne nouvelle, tout de même : près de trois quarts de ces agents souhaitent le faire dans la fonction publique.
Par Sarah Asali
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