Abandon du passage à trois jours de carence pour les fonctionnaires
Publié leLe Premier ministre François Bayrou a confirmé l’abandon du passage de un à trois jours de carence en cas d’arrêt maladie pour les fonctionnaires, une mesure qui devait figurer dans le budget 2025. Cette annonce, réservée aux groupes socialistes pour éviter une motion de censure, met fin à une proposition contestée par les syndicats et considérée comme un symbole du « fonctionnaire bashing ».
Contexte et enjeux
L’ancien gouvernement avait présenté cette mesure comme un levier de réduction des dépenses publiques, visant à économiser 300 millions d’euros par an pour l’ensemble de la fonction publique et 108 millions pour l’État. Toutefois, cette disposition était perçue comme une stigmatisation des agents publics et avait suscité une forte mobilisation syndicale, notamment lors de la journée de protestation du 5 décembre dernier.
Dès son entrée en fonction, le nouveau ministre de la Fonction publique, Laurent Marcangeli, avait exprimé son opposition à cette mesure jugée « stigmatisante ». Cette prise de position a été confirmée par l’annonce officielle de son retrait.
Réactions syndicales et coût budgétaire
Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT Fonction publique, a salué cette décision sur Bluesky, soulignant que c’était une « bonne nouvelle pour les agents publics ». « Dans le public, les complémentaires santé et prévoyance ne peuvent pas prendre en charge les pertes de salaires liées aux jours de carence, qu’il y en ait un, deux, ou trois, alors que dans le privé, ça fait partie du panier de la négociation en complémentaire santé et prévoyance », souligne Mylène Jacquot. Cependant, elle a rappelé que d’autres sujets d’attractivité de la fonction publique restent en suspens, notamment la Garantie individuelle de pouvoir d’achat (GIPA) et la baisse de l’indemnisation des jours de maladie.
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Par ailleurs, le gouvernement maintient ce projet de réduction du montant de l’indemnisation des arrêts maladie à 90 % du salaire des fonctionnaires. Cette mesure permettrait d’économiser 900 millions d’euros pour l’ensemble de la fonction publique et 300 millions pour l’État. En comparaison, la mise en place de la GIPA pour 2024 représente un coût de 800 millions d’euros.
Les syndicats, dont la CFDT, comptent utiliser la prochaine rencontre multilatérale promise par Laurent Marcangeli pour aborder ces enjeux. L’abandon des trois jours de carence constitue une victoire pour les organisations syndicales, mais d’autres mesures contestées restent sur la table. La réduction de l’indemnisation des arrêts maladie, en particulier, pourrait susciter de nouvelles tensions et négociations dans les mois à venir.
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