1000 euros de perte ? … Hélas oui pour beaucoup d’agents publics
Publié le
Encore une année radieuse qui s’annonce pour les agents de la fonction publique ! Après tout, qui a besoin d’une revalorisation salariale quand on peut profiter de l’inflation en pleine face ? Depuis juillet 2023, les salaires sont figés, et visiblement, le gouvernement Bayrou s’est dit qu’il fallait continuer sur cette belle lancée.
– Le point d’indice ? Bloqué.
– L’augmentation des rémunérations ? Une légende urbaine.
– Des mesures catégorielles ? Vous n’y pensez pas ma p’tite dame !
– Les indemnités journalières abaissées de 100% à 90% en cas d’arrêt maladie, à partir du 1er mars 2025. C’est y pas bon pour la santé, ça … mon p’tit monsieur ?
Mais attendez, ce n’est pas tout, une autre réjouissante nouvelle a été confirmée par l’adoption, à l’aide de l’article 49.3, du budget 2025 …
La GIPA (Garantie individuelle de pouvoir d’achat), cette petite prime censée compenser la perte de pouvoir d’achat quand l’inflation explose plus vite que les salaires, est purement et simplement mise à la trappe. Elle s’adressait aux agents de la fonction publique, titulaires comme contractuels, à condition d’avoir bossé au moins trois ans sur les quatre dernières. Mais qu’importe l’engagement et l’ancienneté, puisque Laurent Marcangeli, ministre de l’Action publique et de la Fonction publique, a annoncé avec la plus grande sérénité que la GIPA « n’a pas été versée en 2024 et il n’est pas prévu de la verser en 2025« . Quelle surprise ! Des années de négociations pour arracher cette prime, chipotée à coups d’arguments et de calculs savants, et il aura suffi d’un claquement de doigts pour la balayer… Pile au moment où elle aurait enfin pleinement montré son efficacité. Franchement, fallait oser !
C’est donc la deuxième année de suite que le gouvernement décide que, finalement, ces quelques centaines d’euros qui permettaient aux fonctionnaires de ne pas voir leur pouvoir d’achat s’effondrer, sont un luxe dont ces « privilégiés » peuvent largement se passer, après tout !. Parce que oui, en 2023, cette prime a tout de même coûté 800 millions d’euros à l’État… Une somme astronomique qui aurait pu être mieux dépensée ailleurs, par exemple pour financer de grands projets d’intérêt public, comme, au hasard, de nouvelles exonérations fiscales pour les plus fortunés ?
L’an dernier, 188 101 agents des ministères et établissements d’enseignement supérieur avaient touché la prime, avec un montant moyen de 660 euros. Une bagatelle, surtout quand on sait que l’inflation avait atteint 8 % sur la période de référence. Mais alors, combien auraient-ils pu espérer cette année ? On aurait pu largement dépasser les 1 000 euros pour certains échelons, puisque l’inflation sur la période 2020-2024 tourne à 12,37 %. Dommage, hein ?
Et pour couronner le tout, l’éphémère ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, avait déjà eu l’excellente idée de vouloir supprimer définitivement la GIPA, prétextant qu’elle profitait trop aux fonctionnaires de catégorie A. Ah, ces fonctionnaires, toujours à se plaindre alors qu’ils ont l’insigne honneur de voir leur pouvoir d’achat se réduire chaque année ! Face à la grogne syndicale, il avait finalement parlé d’un recentrage sur les catégories B et C. Mais au final, ce sera encore plus simple : tout le monde sera logé à la même enseigne… celle du néant.
Vous avez aimé Barnier/Kasbarian ? Vous allez ADORER Bayrou/Marcangeli !
Bref, pour les fonctionnaires, 2024 et 2025 peuvent être considérées comme des années de prospérité … … ou pas.
Et tant qu’à faire, histoire de bien remuer le couteau dans la plaie, pourquoi ne pas calculer précisément combien vous allez perdre grâce au simulateur ci-dessous ? Munissez-vous de vos indices majorés de décembre 2019 et de décembre 2023 (disponibles sur vos bulletins de paie) et savourez le résultat …
.
|
* * *
Simuler votre perte de rémunération en cas d’arrêt maladie :
En début d’article, nous évoquons les indemnités journalières abaissées de 100% à 90% en cas d’arrêt maladie à partir du 1er mars 2025. Dans un autre article du 3 février 2025, nous vous donnons la possibilité de calculer votre perte de rémunération en fonction de votre salaire mensuel et du nombre de jours d’arrêt maladie.
. Pour la simulation de votre perte de rémunération en cas de maladie, c’est par ICI ! ![]() . |
– – – – – – – – –